Cette journée de débat vivant, avec les références invitées connectées en temps réel sur Internet et un rétro-projecteur, se déroulera à l'Université Paris 8 - Saint-Denis (Salle B106, Batiment B, 1er étage).
Voir le programme de la journée
dans le site du séminaire.
Accès à l'Université Paris VIII :
2, rue de la Liberté 93526 Saint-Denis
RATP : Métro Ligne 13, Station "Saint-Denis Université (Terminus)"
Organisation :
Florent Pasquier
IUFM Paris, Paragraphe / DNU
Renseignements :
tél : 01 49 40 67 58
(Dépt Hypermédia)
www.univ-paris8.fr
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Résumé de l'intervention
de Aliette G.Certhoux
Titre :
Créer des effets d'art ou d'événement ce n'est pas savoir, c'est pour connaître
En fait, je ne pense pas que les dispositions composites du net art ou hétérogène des supports soient réellement un inconvénient ; bien au contraire, ils désignent une particularité de notre émergence, une poïese où le "vivant" tient également sa place, seulement le grand problème est que nous ne sachions pas encore le communiquer comme une cohérence incontournable. Ces gestes ont fait évoluer l'art global vers la poïese des comportements et des fragments ressaisis en chronique brisée, chaos continu rythmé par des événements divers, oeuvre ou ouvrage dont le sens est à saisir dans un plus long terme de la vie sociale. C'est la fin de l'art instantané, et nous intégrons l'aléatoire. Par là, nous renouons avec la dimension symbolique qui avait déserté l'art contemporain en ligne des années 80 à 90. Il reste que nous soyons plusieurs à regarder l'événement comme un fragment dans une durée significative, autrement qu'en termes publicitaire ou commercial d'"événementiel"... De l'événement éphémère ou provisoire, à l'éternité virtuelle gratuitement mise à disposition sur Internet, jusqu'à l'objet matériel reproductible, qu'il s'agisse d'un format papier ou numérique, quand les objets d'art se transforment en marchandise, il faut les mettre en circulation : la question cruciale, alors, est celle de la distribution... A chaque étape se pose la question de la ressource pour pouvoir poursuivre, et celle de l'innovation conceptuelle d'événements artistiques ou culturels vivants, expositions, performances, conférences, rencontres, pour renouveler les points de vue ou les éduquer, pour que la suite virtuelle joue son rôle critique intelligent...
Un fil d'Ariane en feu d'artifice (il s'agit des acteurs d'événements et de leurs faits, pas de la personne), donne d'étranges lueurs qui révèlent autrement les réalités.
Je parlerai de mes expériences comme éditeure, producteure et curateure (y compris des concepts thématiques - et de leur réalité) pluridisciplinaire, plurisupport, et indépendante, dans un domaine expérimental technologique et dans un domaine de la recherche critique avancé. Ce qui ouvre des critères logiques de situations, de faits, ou de personnes rencontrées, prédictifs des changements. En tous cas, c'est cela, criticalsecret : capter le sens du changement dans une confrontation anachronique de l'actualité, du passé, de l'avenir, des personnalités remarquables et des personnes ordinaires en coexistence duale, dans un environnement poïétique commun. Donc je parlerai aussi des autres.
La vie des Arts comme la vie des Lettres originaux sur Internet est une scène de la connaissance partout où elle n'est pas mondaine (mais pour autant qu'elle ne le soit pas, peut-elle éviter un certain élitisme, celui de l'amateur de curiosités n'étant pas nécessairement le collectionneur acheteur ? Sa demande est souvent gratuite... Si les artistes et le talent, et même plus rarement de génie ne manquent pas en fin de compte, quelles sont les gisements de ressource financière pour ces artistes indépendants, leur auto-production ou leurs producteurs, leurs diffuseurs, leurs distributeurs ? Quels sont leurs lieux ?
Quant à l'amateur : comment le convier, lui parler - même gracieux est-il hors du marché ?
Faudra-t'il, là encore inventer, pour ne pas mourrir idiots ?
Mai-juin 2005